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Accord UE-Mercosur

20 à 25 000 exploitations agricoles risquent de disparaître selon la FNSEA


Politique et syndicats le 23/02/2018 à 11:15

La profession agricole est en « désaccord profond » avec Emmanuel Macron sur les négociations commerciales entre l'UE et les pays du Mercosur qui menacent 20 à 25 000 exploitations en France, a déclaré vendredi la présidente du FNSEA.

La France « risque de perdre 20 à 25 000 exploitations » si l’Europe signe ces accords, a estimé au micro de BFM/RMC, Christiane Lambert. Elle compte « redire samedi au président les risques qu’il fait prendre à l’agriculture française » lors de l’inauguration du salon à Paris. « Nous exprimerons jusqu’au bout notre désaccord (..) et nombre sont les consommateurs et les associations qui nous disent qu’ils sont à nos côtés » a-t-elle ajouté.

La responsable s’inquiète particulièrement de l’absence de toute « garantie sanitaire » sur les quotas d’importation de viande brésilienne, argentine, uruguayenne ou paraguayenne qui seraient concédés par Bruxelles aux quatre pays de Mercosur afin de parvenir à un accord commercial global comprenant aussi les autres productions agricoles, l’industrie, les services etc.

« L’agriculture a vraiment le sentiment d’être la variable d’ajustement d’autre chose » a ajouté la responsable. Elle dit ne pas comprendre « l’obstination » de l’exécutif de faire entrer en Europe de la viande qui sera « à un prix inférieur de 30 % » à celle produite en France, car issue d’animaux qui mangent des farines animales interdites en France, et qui ont grandi avec des accélérateurs de croissance et autres substances non utilisées en Europe. « Ce n’est pas notre choix de faire cet accord (…) Le président a dit qu’il voulait cet accord. C’est sa responsabilité », a-t-elle lancé.

Les éleveurs français de bovins ont manifesté mercredi contre l’accord dans la quasi-totalité des départements, a-t-elle rappelé. Elle demande également que le président « défende » la Pac au nom de la France. « Un bruit court à Bruxelles que la France défend moins le budget de l’agriculture », « Il faut un budget et il doit être européen ». « Tous les pays devront augmenter leur contribution » après le Brexit pour compenser la disparition de la participation britannique, en particulier au budget de l’agriculture. « Les pleurnichards de l’Europe feraient bien de regarder tout ce que l’Europe a apporté » a-t-elle lancé.

L’agriculture française reçoit 7 milliards d’euros par an en aides européennes, qui ont largement contribué à l’expansion du secteur agricole et agroalimentaire du pays, deuxième secteur d’exportation du pays.