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Négociations commerciales

Vers un outil de comparaison des prix


Politique et syndicats le 23/02/2018 à 09:57
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A six jours de la fin des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs, le ministre de l'agriculture a annoncé jeudi qu'un groupe de travail allait réunir l'ensemble des observatoires de prix pour comparer leurs données.

A l’issue de la troisième réunion du comité de suivi des relations commerciales, Stéphane Travert a déploré qu’encore une fois « tout le monde vienne avec ses chiffres : les distributeurs disant que des contrats sont passés avec des hausses, les transformateurs disant que, oui les contrats sont passés, mais avec une déflation importante, et les agriculteurs se demandant : « Qui doit-on croire ? Qui a les bons chiffres ? Comment peut-on s’y retrouver alors que nous sommes dans la difficulté, que nous avons besoin de cette création de valeur ? » ».

Alors que le bras de fer se poursuit entre grandes et moyennes surfaces commerciales d’une part et industriels d’autre part, Stéphane Travert a annoncé la création d’un groupe de travail qui réunira l’ensemble des observatoires de prix des différents représentants (Ania, Ilec, FCP, Coop de France, etc.) » pour objectiver leurs données, les comparer ». « Ce travail se fera sous l’égide soit de FranceAgriMer, soit sous l’autorité de l’observatoire des prix et des marges », a-t-il ajouté.

« Il y a eu 187 contrôles de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes) depuis le début de l’année, des sujets de vigilance avec des pratiques qui pourraient sembler abusives, des menaces de déréférencement, une vigilance sur les centrales internationales, et une vigilance sur les problèmes de logistique qui peuvent amener à pénaliser les fournisseurs », a résumé la secrétaire d’État Delphine Gény-Stephann.

Stéphane Travert a également annoncé qu’il y aurait « vers la fin avril » un comité de suivi de la charte de bonne conduite signée en novembre entre représentants des agriculteurs, de l’industrie agroalimentaire et de la distribution. Cette charte vise à permettre une meilleure répartition de la valeur entre les acteurs de la chaîne et à arrêter la guerre des prix, en attendant le projet de loi issu des États généraux de l’alimentation.

« Cette année, nous étions dans un entre-deux, puisque l’année prochaine la loi permettra de travailler pleinement sur ces relations commerciales », a rappelé Stéphane Travert.

« Globalement sur l’ensemble des produits agricoles il y aura des hausses de tarifs en 2018, comprises selon les produits entre 0,7 % et 2 %, avec des augmentations assez significatives pour une partie des produits laitiers entre 2 et 10 %, sur la charcuterie une partie des contrats ont déjà été signés, là aussi des augmentations » de prix, a assuré Jacques Creyssel, délégué général de la fédération du commerce et de la distribution (FCD). « Nous considérons que nous sommes clairement dans l’état d’esprit des Etats généraux de l’Alimentation (EGA) », a-t-il déclaré.

« On dirait qu’on a pas assisté à la même réunion », a pour sa part indiqué la patronne de la FNSEA Christiane Lambert. Selon elle, le médiateur des négociations commerciales agricoles Francis Amand « a fait un rapport accablant et a parlé notamment de mesures extrêmement coercitives et répressives (des distributeurs) vis-à-vis des industriels, notamment sur l’aspect logistique : « Vous êtes en retard pour livrer, toc on vous fait moins de tant de pourcent ». Cela a été cité comme de mauvais comportements de plus en plus fréquents ». « Ce qu’il se passe c’est l’inverse » de la volonté des EGA de recréer de la valeur, a-t-elle affirmé.