Le blé retombe après sa récente envolée

Le cours du blé a reculé cette semaine à Chicago après avoir bondi la semaine dernière, sous la pression de stocks américains et mondiaux en progression. Le soja a également reculé tandis que le maïs a avancé.

Dans un rapport mensuel sur l’offre et la demande de produits agricoles publié jeudi par le ministère américain de l’agriculture (USDA), les stocks de blé mondiaux ont été revus en hausse de 2,7 milliards de boisseaux à 268,8 milliards. Les stocks américains ont suivi une tendance similaire. « Pour résumer une longue histoire : nous sommes loin de la pénurie de blé », a commenté Dewey Strickler de Watch Market Advisors.

Les exportations expliquent également le recul du prix sur le marché américain alors que « les Russes continuent à se tailler la part du lion dans le commerce avec l’Egypte », a noté Dewey Strickler.

A l’échelle mondiale, les prévisions d’exportations américaines cette année ont été réduites de 25 millions de boisseaux par l’USDA. Le blé avait fortement grimpé la semaine dernière (+ 7,7 %), atteignant un plus haut depuis juillet dernier. Malgré sa baisse cette semaine, il demeure toujours au plus haut depuis la mi-2017.

Le maïs a quant à lui été fortement soutenu par une série d’indicateurs américains très encourageants. Alors que deux nouvelles ventes américaines à l’étranger ont été annoncées jeudi et vendredi par l’USDA pour un total de 370 000 tonnes, ce même ministère a fait état jeudi d’une révision à la hausse de ses prévisions annuelles d’exportations, à 2,23 milliards de boisseaux (+ 175 millions). Dans le même temps, les prévisions de stocks mondiaux ont été « drastiquement » révisées en baisse d’après Steve Georgy de la société de courtage Allendale, la faute notamment à une production sud-américaine aux prises avec une sécheresse persistante.

Le soja a baissé malgré un recul des prévisions de stocks mondiaux par l’USDA, ceux-ci étant attendus à 94,4 milliards de boisseaux, et une baisse des prévisions de la production argentine. « Les stocks de soja sont suffisamment élevés pour contrebalancer les effets de la sécheresse » en Amérique du Sud, ont estimé vendredi les analystes de Société Générale. Le cours de l’oléagineux n’a pas profité à l’occasion de la dernière journée de courtage de la semaine de deux ventes annoncées pour la Chine et une destination inconnue, pour un volume total de 388 000 tonnes.

Plus généralement, les prix des matières premières agricoles ont nettement reculé vendredi, au lendemain de l’adoption par Donald Trump de deux documents qui imposent des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium. « La Chine qui est un très gros importateur de soja américain pourrait limiter ses importations et se tourner vers le Brésil. Or d’autres Etats clients du Brésil pourraient de ce fait se tourner davantage vers les Etats-Unis. Il s’agit de craintes à court terme, je ne pense pas que les prix seront affectés à long terme », a affirmé Dan Cekander de DC Analysis. La Chine a exprimé sa « ferme opposition » à ces droits de douane, le ministère chinois du Commerce dénonçant une « attaque délibérée du système commercial multilatéral ».

Le boisseau de blé (environ 25 kg) pour mai, le contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 4,8925 dollars contre 5,0000 dollars à la clôture vendredi dernier (- 2,15 %). Le boisseau de maïs pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a fini vendredi à 3,9050 dollars contre 3,8525 dollars il y a une semaine (+ 1,36 %). Le boisseau de soja pour la même échéance, également le contrat le plus échangé, a clôturé à 10,3925 dollars contre 10,7100 dollars vendredi dernier (- 2,96 %).