Accéder au contenu principal
Réformes agricoles

Les entrepreneurs présentent leurs propositions


Innovations et machinisme le 16/03/2018 à 06:06
fiches_Gerard_Napias_FNEDT

Les entrepreneurs de travaux agricoles font des propositions au gouvernement sur quatre dossiers. Le projet de loi sur l’équilibre des relations commerciales, le plan d'investissement pour la modernisation de l'agriculture, la professionnalisation des métiers de l'épandage des produits phytosanitaires et la Pac post-2020.

À l’aube de son 86e congrès national, la FNEDT (Fédération nationale des entrepreneurs des territoires) a choisi d’apporter des pistes de réflexion sur l’agriculture qui sera le cadre de l’entreprise de travaux agricoles de demain. Voici leur texte intégral.

« Le projet de loi sur l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et sur une alimentation saine et durable a été présenté en Conseil des ministres le 1er février 2018 suite aux Etats généraux de l’alimentation. La FNEDT salue la mobilisation nationale du monde agricole autour de ce projet de loi dont 10 articles sur 17 sont « économiques » pour remédier à la toute-puissance de la grande distribution en limitant les promotions et en relevant de 10 % le seuil de vente à perte.

Pour les travaux agricoles, la séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires ainsi que le renforcement des CEPP sont susceptibles de favoriser l’usage de matériel de pointe et les compétences agronomiques et de terrain des professionnels de l’application des produits phytosanitaires.

La FNEDT constate néanmoins :

Le plan d’investissement public de 5 milliards d’euros pour la modernisation de l’agriculture était attendu pendant le Salon international de l’agriculture 2018. C’est le troisième axe du plan que visent les entrepreneurs pour favoriser l’innovation et la structuration des filières agricoles. Il prévoit 500 millions d’euros, dont 300 seront consacrés à l’innovation.

La FNEDT attend de ce plan qu’il cible les investissements collectifs ETA. En 2017, les EGA ont mis en évidence les gains possibles sur le coût des travaux par leur délégation pour désendetter les agriculteurs et leur apporter des solutions innovantes. En effet, pour des raisons économiques, de charge de travail ou encore de technicité, la délégation de travaux représente une des solutions pour protéger la rentabilité des exploitations agricoles en baissant les coûts de mécanisation et en profitant de pratiques innovantes.

Les orientations doivent aller vers des solutions « homme – machine – pratiques innovantes » c’est-à-dire de l’agriculture intelligente, de la modulation des intrants à proposer aux exploitants. C’est une des missions des entrepreneurs qui sont des professionnels certifiés pour l’application phytosanitaire et/ou engagés dans des qualifications/certifications volontaires de leur activité et de leurs chantiers.

Le gouvernement a lancé le 15 février 2018 une nouvelle concertation sur les propositions de plan d’actions sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides. Ce plan fait suite aux annonces du Premier ministre lors de la clôture des Etats généraux de l’alimentation.

Sur les quatre priorités identifiées, la FNEDT se retrouve principalement dans la priorité 3 :

Les entreprises de travaux agricoles investissent dans les agroéquipements permettant de réduire les intrants. Ils permettent ainsi la diffusion de techniques innovantes : guidage RTK, coupure de tronçons, voire coupure buse à buse, bineuses, etc… Les nouveaux équipements permettent de répondre aux exigences de ce nouveau plan d’actions pour diminuer la dépendance aux produits, développer des alternatives et protéger la santé.

L’adoption de nouvelles pratiques bute cependant sur la lourdeur des investissements et les compétences à acquérir. Les entreprises de travaux qui ont misé sur la professionnalisation doivent être accompagnées pour accélérer la transition : accompagnement financier, organisation du conseil.

La FNEDT demande ainsi à ce que le gouvernement s’appuie sur la professionnalisation des applicateurs de phytosanitaires dans le plan de réduction de la dépendance aux phytosanitaires. Elle propose que l’agrément phytosanitaire soit mis en avant dans ce nouveau plan. 7 000 applicateurs de produits phytosanitaires en prestation de services ont été ignorés dans les plans Ecophyto 1 et 2. Ils sont agréés par la Draaf, soumis à des référentiels de certification et audités par des organismes certificateurs. L’agrément phytosanitaire est un gage de sécurité pour les professionnels. Il garantit la traçabilité des applications et la qualification des opérateurs. Le plan devrait accompagner vers la réduction de l’usage des produits, ce qui bénéficierait directement à tous les clients des entrepreneurs.

Dans la future Pac qui s’annonce, la FNEDT est mobilisée sur deux questions :

L’exploitation agricole est le garant de la sécurité alimentaire et environnementale, du volume de production pour les filières et les consommateurs mais aussi de la vie des territoires et de l’atténuation du changement climatique. Celui qui respectera ces objectifs (par lui-même et/ou par un salarié et/ou un associé et/ou un prestataire de services) de la Pac post-2020, doit être bénéficiaire des aides Pac.»