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Coup de froid

Préoccupation pour les récoltes de fruits et légumes


Économie et gestion le 19/03/2018 à 13:19

Les récoltes de fruits et légumes risquent d'être retardées et moins abondantes, redoutent des arboriculteurs et maraîchers interrogés par l'AFP, alors qu'une partie de la France subissait un nouveau coup de froid à deux jours du printemps.

« C’est la troisième vague de froid sévère de l’hiver, et nous avons eu aussi énormément d’eau, ce qui nous pénalise, car les plantations de printemps ont pris beaucoup de retard dans les champs », a déclaré Angélique Delahaye, maraîchère dans l’Indre-et Loire, région souvent présentée comme le jardin de la France. « Un jardin bien froid et gris », a-t-elle plaisanté.

Pour Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits, les craintes sont « concentrées principalement sur la vallée du Rhône, la région Paca et l’Occitanie ». « Dans la région lyonnaise, on attend – 2 ou – 3°C. Sur les vergers un peu précoces, il y a des risques », a-t-il prévenu. Des produits antigel par aspersion ou des « bougies » pourraient être allumées dans la nuit dans certaines parcelles si les températures descendaient trop. « Pour les variété précoces, notamment les pêches et les abricots, on est forcément inquiets », a reconnu Luc Barbier.

« Pour les pommiers, qui représentent la plus grosse part de la production arboricole en France, la floraison n’a pas encore commencé, on n’est donc pas trop inquiets », a souligné pour sa part Bruno Dupont, président de l’interprofession des fruits et légumes frais, Interfel. « Pour les poiriers, en revanche, c’est plus compliqué. Les fleurs ont commencé à sortir. Des températures à – 1°C, – 2°C, pour des fleurs, ça n’est pas bon ». « La météo fait le yo-yo. En 24 heures, on a perdu près de 15 degrés. C’est stressant, pour les végétaux comme pour les agriculteurs », a-t-il souligné.

« Dans trois jours, c’est le printemps, et d’ordinaire, nous avons planté beaucoup de salades pour Pâques qui ne seront pas prêtes cette année » a ajouté Angélique Delahaye, dont l’entreprise compte une trentaine d’hectares et emploie une quarantaine de salariés. Selon elle, le froid va aussi avoir peser sur les maraîchers sous serre. La facture de chauffage va être plus élevée, ce qui risque de faire remonter les prix. « Nous avons pris l’habitude de vivre avec des aléas de ce type » a-t-elle relativisé, mais « il faut surtout que cela ne dure pas trop longtemps ».