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Matières premières

La faiblesse des prix du café inquiète, le cacao et le sucre sont stables


Tendance des marchés le 23/03/2018 à 15:07

Le café s'est stabilisé sur des niveaux bas, des analystes se demandant si les prix n'ont pas trop reculé, tandis que le cacao a légèrement reculé et que le sucre s'est un peu ressaisi dans un marché calme.

Les prix du café sont restés stables sur la semaine dans un marché sans entrain. « Les investisseurs attendent des récoltes abondantes au Brésil comme au Vietnam et ils ne voient pas de raison d’arrêter de parier sur une baisse des cours », a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Le Brésil est le premier producteur mondial d’arabica, tandis que le Viêtnam est le numéro un du robusta. Mais les analystes de Rabobank estiment que la faiblesse des prix du robusta ne se justifie pas tout à fait. En effet, le phénomène météorologique La Nina s’est déjà achevé, selon le Bureau météorologique australien, ce qui devrait diminuer les averses sur le Viêtnam. « En ce qui concerne le Viêtnam, plus de pluie est toujours une bonne chose », ont rappelé les analystes de Rabobank, qui estiment donc que la bonne récolte de robusta attendue pourrait éventuellement décevoir. « Par ailleurs, il faut faire attention à ne pas être aveuglé par la faiblesse des prix à court terme, qui va commencer à rendre la vie difficile aux agriculteurs et pourrait peser sur l’offre dans le futur », ont commenté les analystes du courtier I&M Smith. Ces derniers soulignent par exemple la croissance impressionnante du marché sud-coréen, qui a triplé en dix ans et où la consommation moyenne atteint désormais 1,6 tasse de café par habitant et par jour.

Les prix du cacao, qui avaient atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis un an et demi, ont repris leur souffle sur la semaine. « La récolte de mi-saison en Côte d’Ivoire (premier producteur mondial, avec 40 % de part de marché, ndlr) pourrait tomber à 400 000 tonnes, soit une baisse de 23 %», ont souligné les analystes de INTL FCStone, citant des informations de presse. « Les inquiétudes sur la récolte de mi-saison, en volume comme en qualité des graines, reflètent les craintes que les fermiers n’ont pas pu assez investir dans leurs champs en raison de la chute des prix en 2016 », ont commenté les analystes de Rabobank. « La hausse effrénée des prix s’est produite en l’absence d’information nouvelle, comme des troubles géopolitiques ou un événement météorologique drastique », ont cependant souligné les analystes du courtier Cocoanect, qui jugent ainsi qu’une correction est à attendre.

À l’inverse du cacao, le sucre, qui avait touché des plus bas niveaux en plusieurs années vendredi dernier, s’est ressaisi sur la semaine. Pourtant, la crainte d’une récolte surabondante à travers le monde a été renforcée par les données de l’Association indienne des raffineries de sucre (ISMA), qui estime que la production dans le pays a atteint 25,8 millions de tonnes au 15 mars. « L’Inde va avoir besoin d’exporter 2 millions de tonnes cette saison et entre 4 et 5 millions de tonnes la saison prochaine », affirme l’ISMA. « C’est une épine dans le pied du gouvernement, qui a suspendu la taxe de 20 % sur les exportations » pour doper ses ventes, ont souligné les analystes de Commerzbank. L’Inde est le deuxième producteur mondial de sucre, devant l’Union européenne où une production abondante est aussi attendue. Devant l’abondance de sucre disponible sur le marché, « nous estimons qu’il est plus probable que les prix baissent encore avant de se ressaisir », a estimé Nick Penney, courtier chez Sucden.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 1.788 dollars vendredi à 12h50 GMT, contre 1.727 dollars le vendredi précédent à 15h00 GMT. Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mai valait 117,95 cents, contre 117,70 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 356,10 dollars, contre 346,80 dollars le vendredi précédent. À New York, la livre de  sucre brut pour livraison en mai valait 12,66 cents, contre 12,65 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.791 livres sterling, contre 1.801 livres sterling le vendredi précédent. À New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.551 dollars, contre 2.529 dollars sept jours plus tôt.