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Procès

Un porte-parole de la Confédération paysanne poursuivi pour diffamation


Politique et syndicats le 27/03/2018 à 09:58

Le porte-parole de la Confédération paysanne du Cantal est poursuivi pour diffamation par la FDSEA du département, après avoir affirmé que le syndicat majoritaire s'était « approprié » indûment des aides, a-t-on appris lundi auprès de l'intéressé.

Dans un reportage de l’émission Pièces à conviction du 18 janvier 2017, Stéphane Malroux, porte-parole de la Confédération paysanne du Cantal, reproche à une association qui n’acheminait selon lui du fourrage qu’aux adhérents de la FDSEA et des JA (Jeunes agriculteurs) de s’être appropriée les enveloppes des collectivités destinées à venir en aide aux paysans sinistrés par la sécheresse en 2011, en l’occurrence une aide de 250 000 euros du conseil général du Cantal.

La FDSEA « me reproche d’avoir dénoncé le fait qu’en 2011, ils ont profité de leur situation de leader de la chambre d’agriculture pour orienter une subvention du conseil général vers l’association de la FDSEA qui livrait des fourrages », a déclaré Stéphane Malroux lundi à l’AFP. Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, n’a pas souhaité commenter les propos de Stéphane Malroux, se bornant à confirmer cette procédure à l’AFP, et indiquant qu’une autre procédure avait été engagée à l’encontre de France 3, diffuseur de l’émission. Contactée par l’AFP, la chaîne n’a pas souhaité faire de commentaires sur une procédure en cours.

« Ces gens-là ont profité du fait qu’ils étaient à la fois décisionnaires à la FDSEA et décisionnaires à la chambre d’agriculture pour orienter l’argent du conseil général vers l’association qu’ils géraient », affirme Stéphane Malroux, qui assure que « 90 % des agriculteurs du Cantal n’ont pas pu accéder à l’aide du département » et que l’enveloppe n’a pas été entièrement consommée. « Nous, on est sereins, on a tous les documents qui attestent ce qu’on a dit », conclut Stéphane Malroux, qui indique avoir été « surpris » que la FDSEA aille au bout de sa démarche : « on n’a pas trop compris l’intérêt de nous attaquer en justice ».

Le porte-parole de la Confédération paysanne est convoqué mardi au tribunal de Grande Instance de Paris, pour une audition préalable à une possible mise en examen. Le syndicat indique qu’il « continuera à dénoncer les injustices » et prévient que « les manœuvres d’intimidation de la FDSEA ne (le) feront pas reculer ».