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Rhône-Alpes

54 % des rivières en bon état et toujours des points noirs


Économie et gestion le 28/03/2018 à 09:38

La qualité de l'eau s'améliore en Rhône-Alpes où 54% des rivières sont en bon ou très bon état, les zones très urbanisées ou d'agriculture intensive comme le Beaujolais et les bassins industrialisés restant les plus polluées, selon l'agence de l'eau.

Parmi les bonnes nouvelles, « la pollution domestique a fortement régressé depuis 25 ans grâce à des stations d’épuration performantes », a souligné mardi  Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse devant la presse à l’occasion de la publication de son rapport 2017. La France s’est engagée auprès de l’Union européenne à un bon état de 100 % de ses masses d’eau d’ici 2027. « Nous sommes au milieu du gué. On s’approchera de cet objectif mais on n’y arrivera pas », a-t-il estimé.

Les niveaux de contamination aux métaux (chrome, nickel, zinc…) ont été divisés par 4 depuis 10 ans. Ainsi, dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie), « les rejets de métaux ont été drastiquement réduits par les industriels », s’est félicité Yannick Prebay, directeur de l’agence Rhône-Alpes. La toxicité des produits phytosanitaires a chuté de moitié en dix ans suite au retrait des plus dangereux. Mais « ils restent les substances toxiques les plus présentes dans les eaux, glyphosate en tête ». Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) issus de la combustion du bois, du fuel et du charbon (dont 66 % apportés par le chauffage résidentiel) constituent toutefois les polluants les plus toxiques des rivières. Les concentrations restent 15 fois supérieures aux normes environnementales.

Autres perturbateurs des cours d’eau : les barrages, les prélèvements et les rivières « rectifiées ». Depuis 2013, quelque 150 km de cours d’eau ont été restaurés avec l’aide de l’agence, comme l’Albarine (Ain), où la nappe phréatique est de nouveau alimentée par la rivière. Fin 2015, 46 % des rivières en Rhône-Alpes étaient aussi perturbées par des prélèvements trop importants. « Et cela va s’aggraver avec le changement climatique », remarque Yannick Prebay. Les solutions ? La chasse au gaspillage et la préservation de zones humides. Depuis 2013, l’agence a financé l’achat ou la restauration de 3 700 hectares de zones humides et 19 millions de m3 d’économies d’eau. Quant aux eaux souterraines, 80 % sont en bon état chimique en Rhône-Alpes à l’exception de la pollution par les nitrates qui ne régresse pas et des triazines (herbicides), encore à des concentrations supérieures aux normes exigées pour l’eau potable. Il faudra des années avant de les voir disparaître.