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Dijon

Procès de 38 « faucheurs volontaires » renvoyé en raison de la grève des avocats


Économie et gestion le 05/04/2018 à 15:08

Le procès de 38 militants anti-OGM, qui devait s'ouvrir jeudi à Dijon pour la destruction en novembre 2016 près de Dijon de plants de colza du groupe agricole Dijon Céréales, a été renvoyé aux 15 et 16 novembre 2018 en raison du mouvement de grève des avocats.

Les conseils des deux parties ont plaidé contre le projet de réforme de la justice, alors que les avocats du barreau de Dijon ont entamé mercredi une grève perlée qui se poursuivait jeudi et a été reconduite mardi et mercredi prochains.

« Nous nous sommes associés à cette grève, parce que nous avons les mêmes valeurs, défendre le bien commun », a indiqué Annick Bossu, l’une des « faucheurs volontaires » qui devaient être jugés.

Plus de 150 militants anti-OGM ont déambulé dans les rues de Dijon jeudi matin, certains en charrette tirée par des chevaux, avant d’arriver devant le tribunal. Ils brandissaient des pancartes réclamant la « relaxe pour nos faucheurs d’OGM » ou dénonçant les « OGM cachés dans les champs ». « Nous avons accepté ce renvoi mais nous en sommes désolés (…) parce qu’il y a urgence à alerter sur les OGM mutés, sujets de ce procès », a poursuivi Annick Bossu. « Il y a urgence écologique, agricole, sanitaire et civilisationnelle à arrêter ces cultures. »

Pour Dijon Céréales les plants en cause ne sont pas classés OGM, ayant été obtenus par mutagenèse, une technique qui consiste à modifier les propres gènes d’une plante. Ces variétés ont été créées « pour répondre aux problématiques des agriculteurs et notamment le développement de mauvaises herbes » en utilisant moins de produits chimiques, fait valoir la coopérative. Mais pour les militants anti-OGM, le colza « Clearfield » en question, créé par le géant allemand de l’agrochimie BASF, va au delà de la mutagenèse en utilisant « une autre technique : la multiplication in vitro de cellules de pollen » qui fabrique « des chimères génétiques » qui sont « des organismes vivants modifiés au sens de la réglementation internationale ».

Le statut de ce type de semences fait débat depuis plusieurs années, ce qui a conduit neuf organisations à saisir en 2015 le Conseil d’État sur ce sujet. La plus haute autorité administrative a ensuite sollicité l’avis de la Cour de justice européenne, qui ne s’est pas encore prononcée.