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Christophe Sanséau, Amazone

Des lunettes connectées « pour une intervention plus rapide » sur les machines


TNC le 04/06/2018 à 06:02
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Christophe Sanséau, le directeur technique d’Amazone en France, explique pourquoi le constructeur a équipé ses salariés itinérants de lunettes connectées. Une première dans le secteur agricole, qui permet des diagnostics plus rapides sur les machines.

Terre-net (TN) : Qu’est-ce que le Smart Service 4.0 ? 

Christophe Sanséau (CS) : « Chez Amazone, le Smart Service 4.0 commence par une application appelée Service Connect. Elle fonctionne sur smartphone ou tablette dans sa version de base, mais également sur des lunettes connectées, sur le même principe que pour les Google Glass.

Nous avons opté pour un casque de marque Realwear, car il est plus résistant que ses concurrents. Cet ensemble est utilisé sur des chantiers aux États-unis ou chez UPS pour l’entretien du parc de véhicules par des ouvriers peu ou pas qualifiés.

Ces lunettes permettent une interconnectivité entre les gens du terrain, le personnel de l’usine et les spécialistes du siège social. »

Terre-net (TN) : Concrètement comment fonctionne-t-il ?

Christophe Sanséau (CS) : « L’utilisateur des lunettes se connecte en Bluetooth à son smartphone, lui-même connecté à Internet. Ainsi, il partage son champ de vision avec le spécialiste du produit, qui se trouve à plusieurs centaines ou milliers de kilomètres. La commande vocale lui permet de conserver ses deux mains libres pour intervenir sur la machine et même prendre des photos par exemple. 

L’utilisateur à distance visualise mieux le problème et peut guider la personne sur le terrain à la voix mais aussi en lui faisant parvenir des schémas ou des plans. Il s’agit d’un partage de connexion comme TeamViewer mais l’opérateur peut en même temps réparer ou configurer l’engin. Même si le débit internet est faible, la caméra fonctionne mais l’image est un peu pixelisée. 

Terre-net (TN) : Pourquoi avoir choisi cette nouvelle technologie ?

Christophe Sanséau (CS) : « Les équipes techniques doivent connaître une large gamme d’engins très complexes ce qui nécessite des compétences de plus en plus pointues. Les lunettes connectées augmentent les aptitudes des équipes itinérantes.

Les boîtiers de commande électroniques doivent souvent être calibrés par un spécialiste et il est compliqué de guider quelqu’un à distance. Avec les lunettes, il est possible de savoir, en temps réel, où en est l’opérateur. On peut  même voir des événements furtifs. De plus, le casque renforce l’aspect  « main libre » » par rapport à l’application classique.

Ce système coûte 1 800 € par technicien, mais limite les frais de déplacement, une charge importante pour l’entreprise. »

Terre-net (TN) : À qui est destiné cet outil ? Combien de personnes cela représente ?

Christophe Sanséau (CS) : « Ces lunettes seront mises à disposition des 12 inspecteurs après vente d’Amazone France ainsi que quatre experts SAV du siège social. Cela permet également de s’affranchir plus facilement de la barrière de la langue avec les bureaux d’étude de l’Allemagne. 

L’équipe technique est ouverte aux nouvelles technologies et utilise ce nouvel outil pour toutes les gammes de produits Amazone.

Terre-net (TN) : Pour quelle date envisagez-vous d’équiper les concessionnaires ?

Christophe Sanséau (CS) : « La version française du programme existe depuis avril, mais le nombre de personnes pouvant recevoir un appel, trop élevé, pose problème. Le programme ne pourra donc être proposé qu’à certains concessionnaires partenaires. On peut utiliser l’application gratuitement mais la fonction « main libre » n’est pas disponible. »

Terre-net (TN) : Quels sont les avantages pour l’agriculteur ?

Christophe Sanséau (CS) : « Tout d’abord, le diagnostic est facilité, d’où une intervention plus rapide pour résoudre le ou les problèmes. De plus, le paramétrage des boîtiers électroniques étant simplifié, la machine peut exprimer plus facilement tout son potentiel. »

Terre-net (TN) : Quelles sont les prochaines étapes de développement ?

Christophe Sanséau (CS) : « Pour aller plus loin que les lunettes connectées, il faudrait développer la formation en réalité virtuelle. Celle-ci existe en Allemagne sous forme de prototype mais pas encore en France. Ce pourrait être une future évolution. Ainsi, nous pourrions intégrer automatiquement les plans du bureau d’étude pour modéliser, en temps réel, les stages de formation. L’intérêt pour des opérations complexes est clair. Néanmoins, en France, nous devrons attendre 2019 ou 2020. 

A partir de juin 2018 ne soyez donc pas surpris de voir des inspecteurs techniques Amazone avec leurs lunettes connectées directement dans les parcelles ! »