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Projet de loi Alimentation

Bleu Blanc Cœur regrette le rejet de la mention « Haute valeur nutritionnelle »


TNC le 05/06/2018 à 11:17

A l’initiative du rapporteur de la loi, Jean-Baptiste Moreau, la reconnaissance de la mention « Haute valeur nutritionnelle » avait été proposée par amendement au projet de loi Alimentation. Suite à sa suppression lors des débats à l'Assemblée nationale, l’association Bleu Blanc Cœur exprime son regret d’un « rendez-vous manqué » pour la santé des Français.

Bien que les enjeux de santé et nutrition dans l’alimentation des Français aient fait l’objet de nombreuses réflexions et initiatives lors des Etats généraux de l’alimentation, l’introduction d’un article permettant la reconnaissance de la mention « issu d’une production à haute valeur nutritionnelle » dans le projet de loi Alimentation, pourtant fruit d’un consensus de tous les acteurs, a été refusée. Lors de l’examen du projet de loi en séance dimanche 27 mai, le gouvernement a en effet demandé aux députés de supprimer cette mention.

L’association Bleu Blanc Cœur, qui regroupe 7 000 éleveurs depuis une vingtaine d’années pour la promotion d’une agriculture de qualité, créatrice de valeur et qui répond aux attentes des consommateurs, regrette ce « rendez-vous manqué » tant pour la santé des Français que pour les attentes collectives des producteurs et des consommateurs. Avec un cahier des charges strict et des objectifs de moyens et de résultats clairement définis, Bleu Blanc Coeur s’intéresse notamment à la nutrition animale et à des modes de production sains et durables.

Aussi, elle déplore que les études scientifiques validant le lien entre mode de production agricole, alimentation des animaux et santé humaine n’aient pas été prises en compte pendant les débats. Elle mettra à disposition des pouvoirs publics tous les éléments « attestant de la crédibilité scientifique de sa démarche ». L’association remercie cependant le ministre et les députés pour « leurs positions constructives et positives exprimées en séance et s’engagera avec conviction et détermination dans un dialogue vigilant pour faire en sorte que les enjeux de nutrition-santé obtiennent la reconnaissance qu’ils méritent dans notre pays ». Notamment, elle est disposée à saisir les solutions du ministre et du rapporteur pour rester dans les 50 % de produits durables fixés comme objectif pour la restauration collective.

Pierre Weill, co-président de Bleu Blanc Cœur a déclaré : « La suppression de l’article 11 terdecies est clairement un rendez-vous manqué. Nous sommes déçus que les nombreuses études scientifiques (Inra, Inserm, CNRS) qui attestent du lien évident qui existe entre santé animale et santé humaine n’aient pas été mentionnées par le ministre. Néanmoins, nous notons l’ouverture et la volonté de dialogue du gouvernement comme des parlementaires et leur communiquerons les éléments qui fondent la légitimité de notre engagement. La santé dans l’assiette est une affaire de comportement individuel, de choix industriels (adoption du Nutriscore), mais aussi et surtout de pratiques agricoles. Il est essentiel que la santé publique et les projets de montée en gamme des produits que l’on porte chez Bleu Blanc Cœur et ailleurs dépassent les attentes catégorielles et celles de certains lobbys. Il est temps de placer ces initiatives collectives sous l’égide de l’Etat. »

L’association et ses adhérents sont conscients qu’une telle reconnaissance s’inscrit dans le long terme, à l’image du travail de longue haleine mené pour la reconnaissance de l’agriculture biologique. Comme cela a pu être observé lors des Etats généraux, ainsi que par les 60 000 signatures recueillies en deux semaines par la pétition du docteur Thierry Guicheteau, la demande sociétale pour une alimentation plus saine est existante. Par ailleurs, la démarche de Bleu Blanc Cœur s’inscrivant pleinement dans le modèle « One Health » de l’OMS, l’association restera donc vigilante et mobilisée pour une reconnaissance officielle en France des démarches agricoles de progrès nutritionnel.