Accéder au contenu principal
Abeilles

Les apiculteurs se mobiliseront jeudi pour demander un plan de soutien


AFP le 06/06/2018 à 11:03

Frappés par des « mortalités d'abeilles catastrophiques » depuis la sortie de l'hiver, les apiculteurs se mobiliseront jeudi pour réclamer un plan de soutien exceptionnel et un « environnement viable pour les colonies d'abeilles ».

Des apiculteurs se réuniront jeudi matin à Paris place des Invalides. D’autres rassemblements auront lieu le même jour à Laon, Strasbourg, La Rochelle, Périgueux, Quimper, Rennes, Tours et Lyon. « Ce même jour, dans d’autres départements comme le Puy-de-Dôme, les Côtes-d’Armor, le Morbihan ou la Loire-Atlantique, les apiculteurs seront reçus en délégation par les préfets », précise un communiqué publié mardi.

« Cette année est vraiment record en termes de mortalité dans notre secteur », a déploré Loïc Leray, apiculteur en Loire-Atlantique et vice-président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), à l’origine du mouvement avec trois autres organisations apicoles et la Confédération paysanne.

La Bretagne par exemple, où 20 000 colonies d’abeilles sont mortes cet hiver, est particulièrement touchée. Mais « c’est quasi-général » à travers la France, a assuré Gilles Lanio, président de l’Unaf, joint par l’AFP.

Avant la mise sur le marché des néonicotinoïdes dans les années 1990, les ruches enregistraient une mortalité à la sortie de l’hiver de l’ordre de 3 à 5 %, selon Loïc Leray. Mais cette année les pertes ont pu monter à 60 %, voire 90 % du cheptel dans certains cas, estime-t-il. « C’est un gros choc de voir notre cheptel mort », poursuit l’apiculteur, qui juge que le gouvernement n’a pas réalisé l’ampleur du phénomène.

Pour soutenir le secteur, les organisations apicoles s’adressent directement à Emmanuel Macron. Ils lui demandent « de déclencher de toute urgence un plan de soutien exceptionnel aux apiculteurs sinistrés » et de « restaurer un environnement viable pour les colonies d’abeilles et les pollinisateurs », notamment en luttant contre les néonicotinoïdes qui s’attaquent au système nerveux des insectes et désorientent les pollinisateurs, contribuant au déclin spectaculaire des colonies d’abeilles. Ces substances touchent aussi des invertébrés terrestres et aquatiques et persistent dans l’eau et les sols.

En France, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu’au 1er juillet 2020. Au niveau européen, trois néonicotinoïdes – clothianidine, thiaméthoxam et imidaclopride – seront interdits à compter de décembre dans toutes les cultures en plein champ. Selon l’Unaf, qui a aussi prévu des journées de sensibilisation du grand public du 14 au 16 juin, la France comptait en 2015 plus de 70 000 apiculteurs, dont une majorité de petits producteurs et entre 1,25 et 1,3 million de ruches.