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Porc

La Cooperl mise sur la montée en gamme et la Chine


AFP le 09/06/2018 à 17:53

Méthaniseur, unité en Chine, montée en gamme : Cooperl Arc Atlantique mise sur l'innovation et se réjouit du redressement du pôle « charcuterie » de la Financière Turenne Lafayette (FTL), acquis en juin 2017, ont annoncé vendredi ses dirigeants.

Déjà présente en Chine depuis 2013, la coopérative, qui compte 2 700 éleveurs adhérents, a lancé à Pékin la construction d’une « petite » usine de salaisons avec le groupe New Hope, présenté comme un des « leaders de l’agroalimentaire en Chine ». « C’est un investissement mesuré qui doit nous permettre une entrée progressive sur le marché chinois », a expliqué Emmanuel Commault, directeur général du groupe basé à Lamballe, lors d’une conférence de presse.

L’usine fabriquera du jambon cuit à partir de viande « produite, abattue et découpée en France (…) tracée et sans antibiotiques », a-t-il précisé. « Sur le marché chinois, il y a une exigence de qualité, et nous y voyons le moyen de mieux valoriser notre production », a-t-il dit, précisant que cette unité devrait commencer à produire en 2019. « Nous voulons que nos adhérents aient d’autres débouchés que l’Europe où nous continuons de subir des distorsions de concurrence sociales, fiscales et environnementales », en particulier de l’Allemagne et l’Espagne, a complété Patrick Drillet, président de la Cooperl, numéro un du porc en Chine.

Autre enjeu pour le groupe, « un agrométhaniseur », dont les travaux devraient être achevés mi-2019 et qui « pourra alimenter 75 % des ménages de Lamballe en énergie verte », a souligné le président. La ville compte 14 000 habitants. Dans cette volonté de « montée en gamme générale », le groupe a lancé cette année le porc sans antibiotiques « dès la naissance ». « C’est une étape supplémentaire qui répond aux attentes nouvelles des consommateurs et nous permet de mieux résister » à la concurrence, a fait valoir le directeur général, dont l’objectif est qu’en 2020 la moitié de la production de la Cooperl soit sans antibiotiques.

Enfin, le défi que constituait le redressement des huit sites de FTL, « qui perdait de l’argent, est en bonne passe d’être relevé », s’est félicité M. Commault. « C’est le phénomène social et économique de l’année dans la filière porcine et ça s’est fait en douceur », a renchéri Patrick Drillet. Les investissements sur les huit sites rachetés « vont s’étaler sur plusieurs années pour moderniser le parc industriel », a-t-il précisé. FTL comprenait dans son pôle charcuterie les sociétés Paul Prédault, La Lampaulaise de Salaisons, Madrange et Montagne Noire. Les 1 700 emplois ont été conservés et la Cooperl compte désormais 7 000 salariés.

Le chiffre d’affaires de 2017 a atteint 2,2 milliards d’euros, contre 2 milliards en 2016, avec un bénéfice de 14 millions, contre 13 en 2016. De 66 millions en 2016, les investissements sont passés à 80 en 2017. Le tout pour un peu moins de porcs abattus en 2017 (4,6 millions contre 4,8), conséquence de la crise depuis l’embargo russe de 2014. « Les résultats sont satisfaisants, mais le contexte reste difficile », en particulier en raison de la baisse de la consommation de viande et du risque que fait peser sur la filière la peste porcine africaine qui, après la Russie, progresse en Europe de l’Est. « Si ça arrive en Allemagne, France ou Espagne, ça aura des conséquences dramatiques », a averti le président de la Cooperl.