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Sucre

Cristal Union bénéficiaire malgré la chute des cours


AFP le 13/06/2018 à 09:26

Le deuxième producteur français de sucre, Cristal Union (marque Daddy) a réalisé un bénéfice net de 49 millions d'euros lors de son exercice décalé 2017/2018, première campagne post-quotas, malgré la chute des cours mondiaux.

« Le résultat net part du groupe s’élève à 49 millions d’euros après versement des compléments de prix aux coopérateurs », a annoncé le groupe mercredi dans un communiqué. Un bénéfice très nettement inférieur à celui de l’exercice précédent (133 millions d’euros), lequel courait toutefois sur 16 mois au lieu de 12 et était à cheval sur deux campagnes. Les ventes s’élèvent quant à elles à 2 milliards d’euros, contre 2,5 milliards lors de l’exercice précédent et donc sur 16 mois. Cristal Union se targue d’une « très bonne santé financière, en dépit d’un contexte de marchés tourmenté ».

Les cours mondiaux du sucre ont en effet dégringolé de 25 % en 2017, conséquence notamment d’une production qui a explosé en Asie (Inde et Thaïlande, particulièrement), tandis que les producteurs européens ont considérablement accru leur production pour partir à l’assaut d’un marché dérégulé. Ce nouvel excédent de volumes par rapport à la consommation mondiale vient « aggraver des stocks déjà pléthoriques », souligne Cristal Union, pour qui la campagne 2018 « débute donc avec de forts déséquilibres ».

Cristal Union dénonce par ailleurs l’interdiction par Bruxelles en avril de néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles, et que les planteurs de betteraves utilisaient pour enrober leur semences et éradiquer un puceron responsable de la jaunisse de la betterave, une maladie occasionnant de lourdes chutes de rendements. Ces éléments, entre autres, ont amené le conseil d’administration du groupe à prendre « à l’unanimité » la décision de supprimer le prix minimum de la betterave payé aux producteurs « dès la campagne 2018 ». Une décision « nécessaire pour assurer la pérennité du Groupe sur le long terme », selon Cristal Union, qui craint dans le cas contraire d’« affaiblir » les exploitations de ses adhérents.

Le groupe communique d’ailleurs sa décision de « ralentir » certains programmes d’investissements, sans plus de précisions. En revanche, il compte poursuivre sa diversification, tant en termes de production de sucre, avec 1 500 hectares cultivés en bio en 2019, qu’en termes de filières, avec le renforcement du pôle alimentation animale du groupe. Pour la campagne à venir, « le groupe cherchera à saisir toute opportunité de développement, en agissant avec prudence compte tenu de l’extrême fragilité des marchés », déclare Alain Commissaire, directeur Général du groupe, cité dans le communiqué.