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Pêche

Action de pêcheurs à Boulogne-sur-mer pour protester contre la pêche électrique


AFP le 18/06/2018 à 13:53

Des pêcheurs de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), stationnés le long de la gare maritime, ont dénoncé lundi matin la pratique « destructrice » de la pêche électrique, dans le cadre d'un mouvement qui devait toucher d'autres ports en France et en Europe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une trentaine d’entre eux ont pris place à bord de six bateaux, cornes de brume et fumigènes actionnés, sur lesquels des banderoles « stop à la pêche électrique en Europe » étaient déployés. Environ trente autres se trouvaient sur le quai du port, premier port de pêche français.

L’action, qui a commencé avant 9 h, a pris fin peu avant 9 h 30. « Jusqu’en 2014, on débarquait du 1er janvier au 30 mai 500 à 600 tonnes de soles à Boulogne, contre 192 tonnes sur la même période cette année. Cette dégringolade a conduit à la mise à la casse de sept bateaux de fileyeurs des Hauts-de-France fin 2017 », a déclaré à un correspondant de l’AFP Stéphane Pinto, vice-président du comité régional des pêches de Hauts-de-France et représentant des fileyeurs régionaux.

« Ce qu’on attend aujourd’hui, c’est que le gouvernement français sorte de son silence et qu’il défende les ressources halieutiques et les pêcheurs artisanaux au niveau européen », a réclamé de son côté le député européen EELV Yannick Jadot, EELV, présent au côté des pêcheurs. Ce mouvement, qui devait toucher d’autres ports en France et en Europe, a été coordonné par l’ONG Bloom. Son directeur scientifique Frédéric Le Manach, présent à Boulogne, a dénoncé une méthode « qui met en péril le tissu social et économique des côtes françaises (…) destructrice, car elle touche tous les poissons, y compris les œufs et les juvéniles ».

Mi-janvier, le Parlement européen s’est prononcé pour une nouvelle interdiction de la pêche électrique dans l’UE. Cela n’est qu’une étape sur le long parcours législatif du texte, le Parlement devant négocier avec le Conseil (les États membres) et la Commission pour trouver un compromis final. En France, l’Assemblée nationale a apporté son soutien à l’unanimité au gouvernement pour qu’il obtienne l’interdiction définitive.