Accéder au contenu principal
Pac et Brexit

Les agriculteurs européens appellent Bruxelles à plus de cohérence


TNC le 20/06/2018 à 11:06

Les agriculteurs européens et leurs coopératives ont lancé un avertissement à l’UE lundi 18 juin 2018. Réagissant aux réductions annoncées pour la Pac et aux incertitudes concernant le commerce et le Brexit, ils appellent l’Union à minimiser les impacts de ces décisions et à garantir plus de cohérence entre les politiques.

Suite à la réunion de 66 présidents d’organisations d’agriculteurs et coopératives de toute l’UE à Bruxelles, Joachim Rukwied, président du Copa, a réagi. Il a ainsi mis en garde : « Nous sommes déçus par la proposition de la Commission européenne sur la future Pac. Il est inadmissible que l’on demande toujours plus aux agriculteurs en termes de respect d’exigences très strictes en matière de sécurité des aliments, de bien-être des animaux et d’environnement, pour des fonds encore plus réduits. Une autre préoccupation majeure est le fait que la boîte à outils technologiques dont dépendent les agriculteurs pour maintenir leur compétitivité soit érodée un peu plus chaque jour. Nous sommes très fiers de nos normes de production. Une plus grande cohérence entre les politiques est essentielle pour garantir qu’elles soient préservées ».

« Nous ne pouvons accepter que nos normes soient affaiblies dans les négociations commerciales avec le Mercosur ou que nos agriculteurs soient pénalisés pour les respecter en étant soumis à une concurrence déloyale. Les concessions commerciales doivent être minimisées pour nos secteurs plus sensibles, à savoir la viande bovine, le sucre, la volaille, l’éthanol, le riz et le jus d’orange, et il est important d’éviter tout déséquilibre dans les négociations sur le chapitre agro-alimentaire. Nous exhortons les États membres et les eurodéputés à soutenir nos vues afin de relancer la croissance et l’emploi dans l’Europe rurale », a ajouté Joachim Rukwied.

Thomas Magnusson, président de la Cogeca, a quant à lui déploré la décision des États-Unis d’imposer des droits d’importation punitifs aux olives de table espagnoles. Il dénonce dans cet acte une dimension protectionniste. « Je suis fermement opposé aux déterminations publiées le 12 juin concernant les droits anti-dumping et les droits compensateurs. Nous comptons sur la Commission européenne pour continuer à travailler contre ces mesures injustifiées », a souligné Thomas Magnusson.

« La communauté agricole soutient le développement d’un secteur agricole basé sur les exploitations familiales, qui permette aux zones rurales de prospérer. Il relève de notre intérêt commun de développer des relations commerciales positives et équilibrées entre la communauté agricole européenne et d’autres parties du monde. L’abus potentiel d’accords de libre-échange par nos partenaires commerciaux pourrait nuire gravement à la crédibilité de ces accords. Tout accord de libre-échange devrait défendre nos normes et garantir la protection de nos secteurs sensibles face à la concurrence déloyale en ne laissant aucune place aux lacunes », a conclu Thomas Magnusson.