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Déplacement présidentiel

Emmanuel Macron courtise les Bretons et leur « esprit de conquête »


AFP le 21/06/2018 à 15:53

Emmanuel Macron a prononcé jeudi à Quimper un nouveau type de discours, presqu'entièrement consacré à une seule région, la Bretagne, qu'il a appelée à garder « l'esprit de conquête », notamment maritime et agricole.

Au second jour de sa visite, le chef de l’Etat a prononcé une longue allocution, de plus d’une heure et demie, face à des centaines d’élus bretons rassemblés sur la principale place de Quimper, interdite au public. Il leur a proposé un « pacte breton » afin de renforcer la décentralisation de cette « région exemplaire qui réussit ce qu’elle entreprend ». Emmanuel Macron a également fait appel à leur prisme européen. « J’ai besoin de ces terres qui croient dans l’Europe. (…) N’oubliez pas d’être des Européens, pas des Européens béats, mais des Européens bretons », leur a-t-il lancé, un an avant les élections européennes.

Dans son discours, le président est notamment revenu sur l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à l’origine à désenclaver le Grand Ouest. Il a promis des investissements pour améliorer les liaisons aériennes, ferroviaires et routières avec l’objectif de mettre l’ouest de la Bretagne (Quimper et Brest notamment) à 1 h 30 de Rennes et à 3 h de Paris. « Je prends date. Je reviendrai avant la fin de mon mandat afin d’en rendre compte », a-t-il déclaré. En précisant : « les déplacements présidentiels servent à faire tenir les délais. Sinon, le quotidien fait oublier les discours ».

Dans une lettre ouverte adressée avant la visite, les principaux élus bretons avaient annoncé qu’ils attendaient « des engagements forts (…), des réponses concrètes et rapides » pour désenclaver leur région.

Pour Emmanuel Macron, l’avenir de la Bretagne passe plus que jamais par l’agriculture mais aussi la mer, avec notamment la priorité donnée à l’éolien maritime. Avant Quimper, il s’était rendu à l’aube à la criée du Guilvinec, premier port de pêche artisanale français, où il s’est entretenu avec des professionnels de la pêche des défis à venir, dont celui du Brexit. « Ce serait une catastrophe majeure si nos bateaux n’avaient plus accès aux eaux britanniques », a averti le président du comité des pêches de Bretagne, Olivier Lenezet. Plus de la moitié des poissons vendus dans les criées bretonnes en proviennent. « Nous continuerons à être pleinement mobilisés » afin de « préserver les accès aux zones de pêche garanties » dans le nord-ouest de l’Europe, a assuré Emmanuel Macron.