Le blé profite de craintes sur la production mondiale

Le cours du blé coté à Chicago a grimpé (+ 1,43 %) jeudi alors que les inquiétudes s'intensifient sur les récoltes russes et chinoises. Le prix du maïs a aussi progressé (+ 0,78 %), tandis que celui du soja (- 1,01 %) pâtit encore des tensions commerciales.

« On continue à recevoir des estimations pessimistes sur les récoltes de blé en Russie, la dernière en date venant du cabinet français Agritel », a souligné Michael Zuzolo de Gobal Commodity Analytics. « Les récoltes en Chine sont apparemment également affectées par des conditions météorologiques défavorables », a-t-il ajouté. « Cela pourrait vraiment réduire la production de blé au niveau mondial et ainsi ouvrir plus d’opportunités au blé américain », a souligné le spécialiste.

Le rapport hebdomadaire sur les ventes à l’étranger s’est montré plutôt neutre pour la céréale, les Etats-Unis ayant vendu 461 600 tonnes de blé lors de la semaine s’achevant le 14 juin (contre des estimations comprises entre 250 000 à 500 000 tonnes). Les commandes de soja étaient aussi conformes aux attentes, 529 300 tonnes de soja ayant été vendues (contre des prévisions comprises entre 400 000 et 1 million de tonnes). Les ventes de maïs ont en revanche fortement déçu, seulement 505 600 tonnes ayant été écoulées alors que les analystes attendaient au minimum de 850 000 tonnes de commandes. La qualité de la récolte de maïs en cours aux Etats-Unis reste par ailleurs très bonne. Les cours ont pourtant augmenté jeudi.

« Ils profitent sans doute d’un petit rebond car ils avaient beaucoup baissé dans le sillage des cours du soja alors même que le maïs est moins concerné par les tensions commerciales avec la Chine », a estimé Jason Britt de Central States Commodities. « Certains commencent aussi à s’inquiéter d’un éventuel excédent d’eau dans certaines parties du Midwest », la principale zone de production dans le pays, a-t-il ajouté.

Les cours du soja ont de leur côté continué à baisser, toujours sous la pression d’éventuelles sanctions chinoises contre les importations d’oléagineux américain. « Au moindre signe d’une sortie de conflit entre Washington et Pékin, les cours pourraient rebondir immédiatement », a estimé Jason Britt. En attendant, « même si dans les faits le Brésil et l’Argentine ne pourront pas remplacer toutes les exportations américaines, même s’il est question de problèmes logistiques en Amérique du Sud, même si on n’a pas encore constaté de chute des commandes chinoises aux Etats-Unis, l’incertitude empêche toute remontée des prix », a-t-il souligné.

Le boisseau de soja pour livraison en juillet a terminé jeudi à 8,8050 dollars contre 8,8950 dollars à la précédente clôture. Il s’agit de son plus bas niveau depuis mars 2016. Le boisseau de maïs pour la même échéance a clôturé à 3,5700 dollars contre 3,5425 dollars la veille. Le boisseau de blé, également pour livraison en juillet, a fini à 4,9525 dollars contre 4,8825 dollars mercredi.