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Pesticides

Action anti-glyphosate : de simples amendes pour 12 militants


AFP le 04/07/2018 à 11:00

Douze militants écologistes ont été condamnés mercredi à 100 euros d'amende, dont 11 avec sursis par le tribunal correctionnel de Béziers pour avoir mené en 2016 une action anti-glyphosate dans un magasin de Pézenas (Hérault).

Les 12 militants du collectif des « faucheurs volontaires d’OGM » étaient  initialement jugés pour « destruction de biens » après avoir rendu « impropres à  la vente » ces produits dans le Bricomarché de Pézenas dans le cadre d’une action nationale le 19 mars 2016. Mais le tribunal a requalifié les faits en « dégradation légère ». Il n’a pas donné droit aux demandes d’indemnisation du magasin qui réclamait plus de 12 500 euros. Un ouvrier paysagiste avait cependant affirmé lors de l’audience du 6 juin avoir vu en avril 2016 des produits couverts de peinture et dont la notice d’utilisation était donc « illisible » en vente en promotion dans la même grande surface.

Un mois de prison avec sursis avait été requis contre les 12 prévenus. « Aujourd’hui ce n’est pas le procès de Monsanto, ce n’est pas le procès de l’État mais celui de 12 personnes jugées pour des faits de délinquance de droit commun », avait martelé le substitut du procureur Samuel Serre. Les militants avaient sorti des rayons et aspergé de peinture des pesticides contenant du glyphosate. A la barre les accusés, soutenus par plusieurs dizaines de militants anti-OGM et anti-pesticides, avaient « revendiqué » cette « action non-violente », parlant de « désobéissance citoyenne » visant à « informer l’opinion publique sur la nocivité du glyphosate et sur la résistance face à la valse hésitation des politiques ». « Ces bidons contiennent des poisons pour nous, pour nos enfants et petits-enfants, pour notre environnement, c’était mon devoir » d’agir ainsi, avait ainsi témoigné Pascale. Se basant sur de nombreuses études scientifiques et sur les « Monsanto Papers », en défense, Me Nicolas Gallon avait plaidé la relaxe des prévenus et « l’état de nécessité face au danger imminent et actuel que représentent le glyphosate et ses dérivés ». Il avait également demandé au tribunal de renvoyer l’affaire au niveau européen sur la base notamment du « droit à un environnement sain ».