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Élevage allaitant

Organisation du travail, vêlages, équipements : des pistes pour gagner du temps


TNC le 18/07/2018 à 06:00
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Il existe une grosse disparité de temps de travail chez les éleveurs allaitants : entre 11 et 29 heures de travail par vêlage et par an. Ces gros écarts ont permis aux membres du dispositif Inosys réseaux d'élevage d'identifier les pratiques qui permettent d'économiser du temps. Organisation de l'éleveur, groupage des vêlages, équipements, il est possible de grappiller sur de nombreux postes. Avoir plus de temps pour soi et sa famille, ça vous tente ?

Les membres du dispositif Inosys réseaux d’élevage se sont intéressés à la répartition du travail en élevage allaitant. Après avoir diagnostiqué près d’une centaine d’exploitations grâce à l’outil Travibov, les techniciens ont recensé des écarts conséquents quant à la charge de travail : les éleveurs passent par exemple entre 11 et 29 heures au travail par vêlage et par an, soit une grosse différence d’un élevage à un autre ! La question qui revient alors est : quelles sont les pistes pour gagner du temps ?

Dans l’étude, si les éleveurs les plus efficaces en temps de travail passent en moyenne 11h35/vêlage/an sur leur troupeau (4h sur l’alimentation, 2h25 pour la litière et 4h10 à surveiller), l’efficacité du travail est la préoccupation pour 1/3 d’entre eux alors qu’elle est inexistante pour ceux qui y passent le plus de temps (29h35). De plus, les éleveurs de l’étude qui passent le moins de temps ont en moyenne 20 vaches et 22 ha de plus que les autres. On dénombre dans ces fermes plus d’animaux par bâtiment (59 UGB par bâtiment chez les plus rapides contre 43 chez les autres).

Lors d’un agrandissement de troupeau, les équipements doivent être adaptés. Néanmoins, un défaut d’organisation ne sera jamais compensé par des équipements plus performants. L’augmentation du cheptel disperse les bâtiments et site d’élevage, il faut alors faire évoluer l’organisation générale : spécialisation des sites, amélioration des circuits des équipements… Dans les grands troupeaux (plus de 120 vaches), seul un nombre supérieur de vaches par travailleur permet de réduire le temps par vache, à condition d’être bien organisé.

Un quart des élevages les plus efficaces groupe les vêlages sur 3 mois maximum, contre 13 % dans le groupe passant le plus de temps sur le troupeau. Le groupage leur permet de gagner en moyenne 2 heure par vêlage par an. Il permet de conduire les animaux en bande et de rationaliser le travail par concentration des activités (écorage, sevrage, créations de lots homogènes pour l’alimentation…). Pour le réussir, il faut réaliser un constat de gestation afin d’anticiper la future conduite de la vache. L’objectif à garder en tête étant bien sûr de ne pas faire se chevaucher la fin de période des vêlages avec le début de la période de reproduction.

Concernant les vêlages, les écarts de temps de surveillance sont conséquents : entre 4h10/vêlage/an pour les meilleurs et 11h pour les moins bons. Pour améliorer ce critère, il faut travailler l’orientation génétique du troupeau et se porter sur la facilité de naissance et les qualités maternelles (aptitude au vêlage et à l’allaitement).

Parmi les éleveurs qui passent le moins de temps sur l’alimentation, 55 % sont équipés d’une mélangeuse. À l’inverse, ceux qui y passent le plus de temps sont seulement 18 % à en être équipés. Pour les troupeaux les plus conséquents, cet outil permet un véritable gain de temps. La mélangeuse est surtout optimisée pour les animaux nécessitant de l’ensilage, des circuits simplifiés, stabilisés et des couloirs larges pour un passage quotidien. Néanmoins, une fourche crocodile associée à une distribution manuelle à l’auge ou à du libre-service peut être tout aussi performante pour des rations à base de foin et d’enrubannage (dans le cas de vêlages en février). De plus, pour réduire la charge de travail, il est envisageable de limiter le nombre d’aliments, de mélanger les fourrages et les concentrés et de réduire la fréquence de distribution.

Côté paillage, on retrouve la pailleuse dans quasiment tous les systèmes. Elle permet un gain de temps et un paillage de qualité contrairement au travail manuel. Concernant le raclage, il peut se faire en dehors de l’aire de vie pour des taurillons mais pas spécialement pour des femelles. La litière accumulée permet alors d’économiser du temps (de 30 à 40 minutes/vêlage/an).

Au niveau des bâtiments, il est important de limiter les interventions dans l’aire de vie des animaux pour gagner du temps mais aussi de la sécurité. Les passages d’hommes, des couloirs d’alimentation larges, des couloirs de circulation pour les travailleurs et les animaux, un système de contention, un quai d’embarquement… : ces équipements réduisent le temps passé et améliorent le confort et la sécurité au travail.