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Côte d'Ivoire

Les planteurs de cacao veulent un « collège des producteurs »


AFP le 02/08/2018 à 17:24

Les planteurs de cacao en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ont demandé jeudi l'organisation d'« Etats  généraux » du secteur, devant aboutir à la mise en place d'un « collège des producteurs » qui pourrait peser sur la gestion de la filière.

Réunis au sein de l’Association nationale des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire (Anacaci), les 1 100 coopératives agricoles de secteur, ont fait état « des difficultés de la filière » et poussé « un cri du cœur », avant l’ouverture de la prochaine campagne cacaoyère prévue pour septembre. « Les producteurs aujourd’hui ne sont pas associés à la gestion de la filière depuis la mise en place de la reforme, il y a sept ans », a affirmé à l’AFP, le président l’Anacaci, Penatirgue Soro.

Penatirgue Soro a dénoncé la « mégastructure » qu’est le Conseil du café-cacao (CCC), organisme public chargé de la régulation et de la stabilisation de la filière, qui « fixe le prix d’achat et gère la filière sans les producteurs ». Pour lui, une fois mis en place, ce « collège des producteurs pourrait aider à aplanir les difficultés dans le secteur, notamment la baisse continue du niveau de vie des planteurs ».

Mardi, un collectif d’exportateurs nationaux de cacao a été mis en place en Côte d’Ivoire pour réduire les coûts d’exploitation et être plus « compétitif », alors que le pays connaît une campagne cacaoyère 2018 « difficile ». Le CENCC veut exporter d’ici la fin de la campagne, en septembre, 350 000 tonnes de cacao. « On sort d’une campagne difficile (…) en raison des difficultés à être compétitifs parce qu’on travaille individuellement », a expliqué à l’AFP le président du CENCC, Albert C. Diadhiou.

« Cette initiative de mutualisation des efforts me semble être quelque chose de nouveau pour aider à résoudre le problème de compétitivité ». « Pris individuellement, on tire les prix de vente vers le bas. Ce qui ne sera plus le cas avec le CENCC, qui devra améliorer ses prix de vente sur le marché », a-t-il souligné.

La cacao est stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec 40 % du marché. L’or brun représente 10 % du PIB ivoirien, 40 % des recettes d’exportation et fait vivre 4 millions de personnes (soit un sixième de la population ivoirienne), selon la Banque mondiale.