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Reportage

Au Gaec Le Druillennec on ne badine pas avec le règlement sanitaire des concours


TNC le 15/08/2018 à 06:15
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Les quatre associés du Gaec Le Druillennec (22), bien connu pour la génétique de ses animaux, sont en pleine préparation du challenge national Prim'holstein qui se déroulera le 13 septembre au Space. Mais avant de pouvoir fouler le ring, il leur faut obtenir le certificat sanitaire et ce n'est pas une mince affaire : le règlement du salon ne plaisante pas avec le statut sanitaire des animaux et c'est pour la bonne cause !

C’ est dans les Côtes-d’Armor, à Gurunhuel que le Gaec Le Druillennec a ses quartiers. Le nom vous dit quelque chose ? C’est normal, les quatre associés ont gravi une sacrée marche cette année en remportant le concours Holstein du Sia 2018 avec leur vache Stel Jefa, couronnée grande championne.

Si la production laitière est la principale source de revenu de l’exploitation, le commerce d’animaux à haute valeur génétique pèse aussi beaucoup dans la balance (environ 2/3 pour le lait et 1/3 pour la vente d’animaux). Les éleveurs vendent chaque année environ 30 taureaux et 80 vaches en début de lactation par lots de plusieurs animaux. Ils élèvent également une vingtaine de génisses pour un autre éleveur de la région.

Les quatre associés sont férus de génétique : ils inséminent eux-mêmes (en semences sexées sur les génisses) et réalisent du transfert d’embryon. « Avant, on misait sur la productivité des vaches, explique Stéphane Le Druillennec. Dès que celle-ci a été au rendez-vous, nous nous sommes plutôt tournés vers la morphologie, surtout lorsque nous passés en logettes en 1992. Aujourd’hui, nous visons autant la productivité que la morphologie et les caractères fonctionnels », affirme-t-il. Pour choisir leurs semences, les éleveurs se fient beaucoup à la génétique américaine et canadienne ainsi qu’à la génomique . « Elle est plus fiable là-bas qu’en France, estime Stéphane. Ils ont des critères en plus que nous n’avons pas chez nous, comme la mortalité des veaux. »

À moins de deux mois du Space, les producteurs sont en pleine préparation de leurs animaux en vue du challenge France Prim’holstein qui aura lieu le jeudi 13 septembre. Un lot de six bêtes a été constitué et présenté aux présélections. La belle Stel Jefa en fait d’ailleurs partie.

Les vaches choisies sont séparées du reste du troupeau un mois avant l’échéance du concours. Placées en box, elles disposent de foin à volonté et de trois repas par jour distribués au bac individuel. « On ne leur laisse la nourriture que 15 minutes par repas, explique Thierry. Les premiers jours, les animaux n’ont pas encore fini de manger qu’on leur retire le bac. Ils comprennent alors vite qu’il leur faut ingérer la ration rapidement car ils n’auront rien d’autre ensuite. Cela les habitue au rythme du concours. » Durant une semaine, les bêtes sont également attachées la tête haute (20 min par jour) afin d’apprendre à se tenir correctement. « Lorsqu’on leur apprend à marcher au licol, elles tiennent presque automatiquement leur tête haute. »

Le jour où la commission de sélection des animaux passe sur l’élevage, les vaches doivent être propres, tondues avec la mamelle pleine.

Le règlement sanitaire du Space a été défini en début d’année par l’organisation du salon et est encadré par le GDS Bretagne. L’organisme s’occupe de la diffusion auprès des éleveurs bretons mais aussi dans les autres régions françaises. Le niveau d’exigence est assez important : les bovins doivent répondre aux critères de conformité par rapport aux maladies réglementées (élevage indemne de brucellose, tuberculose et leucose) en étant sous appellation « indemne d’IBR ». Pour le confirmer, les éleveurs devront réaliser une analyse IBR individuelle à partir du 25 août, même si le département est reconnu en zone épidémiologique favorable.

Concernant la BVD, les animaux doivent avoir l’appellation « bovin non IPI » attestée par le GDS départemental ou dans le cas contraire, bénéficier d’une virologie négative. Ils doivent également être sous l’appellation Acersa (Association pour la certification en santé animale) qualifiante en hypodermose (« cheptel assaini varron »). Enfin, pour la paratuberculose, l’analyse ne sera nécessaire que si l’éleveur n’est pas en mesure de fournir des informations sur l’état de son cheptel (appellation Acersa, vaccins à jours, clôture favorable d’un plan GDS…).

Lorsque les animaux sélectionnés pour le concours sont connus, l’éleveur reçoit son certificat sanitaire avec la liste éventuelle des analyses complémentaires à effectuer. Il devra présenter ce document, ainsi que les résultats des analyses, le jour de son arrivée au salon.

L’excellence sanitaire, passeport pour l’avenir« Ces tests restent à la charge de l’éleveur mais la gestion est faite par le GDS, explique Thierry Le Druillennec. Ce niveau d’exigence est plutôt rassurant pour nous car nous voulons éviter de ramener une maladie sur l’élevage en revenant du concours. » Élu au GDS, Thierry porte une double casquette et fait respecter ce certificat sanitaire sur le terrain. « Ce certificat strict apporte aussi une garantie pour les ventes à l’international. C’est une véritable valeur ajoutée : les acheteurs savent que le statut sanitaire des animaux présentés sur le Space est irréprochable ! »