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Fourrage

Plantain et chicorée : des espèces qui survivent à la sécheresse


TNC le 15/08/2018 à 10:03
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Si la sécheresse de cet été a fortement grillé les prairies classiques de ray-grass/trèfles, il est temps de songer à semer d'autres fourrages pour ne pas se faire avoir l'année prochaine en cas de nouvel épisode caniculaire. La chicorée et le plantain ont cet avantage d'offrir un fourrage vert et relativement durable.

Les amateurs de pâturage en parlent et quelques-uns les ont testés : le plantain et la chicorée ne sont plus exclusivement réservés aux prairies néozélandaises. Semées ensemble ou séparément, ces deux espèces ont comme vertu principalement connue d’être riches en tanins. Pour rappel, les tanins réduisent la part des protéines solubles contenues dans les légumineuses (digérées par les bactéries du rumen) en les rendant plus assimilables par l’animal au niveau de l’intestin.

Si ces deux espèces sont souvent cultivées en mélange pour du pâturage, deux périodes de semis sont envisageables : au printemps ou après la moisson (d’août à septembre) afin de les exploiter au printemps suivant. Le hic souvent relevé est la procuration des semences : tous les fournisseurs n’ont pas de plantain ou de chicorée à leur catalogue, mieux vaut donc s’y prendre à l’avance pour la commande des semences.

Les semenciers et chambres d’agriculture préconisent de combiner la chicorée et le plantain à un mélange de trèfles (blancs et violets) ainsi qu’à des graminées. Cela permet d’obtenir un fourrage qui reste vert quand les classiques mélanges RGA-TB souffrent de la sécheresse (leur pousse s’étale sur un plus long temps). Quelques éleveurs ont néanmoins relevé que la chicorée pouvait avoir tendance à prendre le pas sur le plantain (elle se développe plus rapidement).

Avec une bonne résistance en périodes sèches, la chicorée fourragère possède une forte vitesse de pousse. Utilisables en prairie temporaire comme en dérobées fourragères, ses petites graines sont à semer en fin d’été ou au printemps (et éventuellement en sursemis) en pur ou en mélange (dans ce cas, prévoir 1 à 2 kg/ha de chicorée, voire moins, en association avec des graminées et des légumineuses).

Si la chicorée permet d’obtenir des prairies de longue durée, son exploitation reste délicate : il ne faut pas la laisser trop se développer. En effet, si celle-ci monte en tige, les bovins risquent de la bouder et elle perdra ses valeurs alimentaires. C’est d’autant plus vrai sur la deuxième année d’exploitation. Pour ce faire, il est conseillé de revenir sur la parcelle toutes les deux à trois semaines.

Les résultats d’analyses de valeurs alimentaires de la chicorée sont souvent supérieurs aux prairies RGA-TB avec 0,97 UFL et jusqu’à 25 % de MAT pour les meilleures.

Concernant le plantain et d’après les divers retours d’expériences, seule la variété Cérès tonic semble tenir la route. Il s’associe aussi bien avec la chicorée qu’avec d’autres espèces (en étant moins agressif que cette dernière). En mélange avec la chicorée, le plantain permet de compléter l’offre de fourrage en arrière saison lorsque celle-ci devient moins productive.

Il est fréquemment semé en mélange pour une longue durée (dans ce cas, prévoir 1,5 kg/ha avec des graminées ou un mélange de trèfles et de la chicorée). Certains mélangent aussi le plantain à la luzerne. Pour ce qui est du semis, il est plutôt conseillé de le réaliser au printemps qu’à l’automne car dans ce dernier cas, le plantain ne va pas s’être suffisamment développé pour passer l’hiver.