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Seine-Maritime

Des pêcheurs protestent contre un projet de parc éolien en mer


AFP le 03/09/2018 à 17:20

Entre 15 et 25 bateaux de pêche ont encerclé lundi matin une barge de forage au large du Tréport (Seine-Maritime), pour réclamer l'abandon d'un projet de champ éolien en mer, a-t-on appris de sources concordantes.

« Entre 11h00 et midi, les navires mesurant de 10 à 25 m ont tourné autour de la barge Excalibur arrivée sur zone en juin dernier, en allumant des fumigènes et en cornant. L’opération s’est déroulée sans incident », a déclaré Olivier Becquet, gérant de la coopérative des artisans pêcheurs du Tréport, auprès d’un correspondant de l’AFP, en évoquant la présence de 25 bateaux. La préfecture maritime pour la Manche et la mer du Nord a mentionné pour sa part la présence de 15 navires. Le projet de parc, porté par l’entreprise Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport (EMDT), filiale du groupe Engie, prévoit l’installation de 62 éoliennes d’une puissance de 8 MW chacune. Il sera situé à 17 km de Dieppe et 15,5 km du Tréport, sur une profondeur de fond marin de 14 mètres à 24 mètres. Sa mise en exploitation est prévue pour 2021, selon le site internet d’EMDT.

« Nous demandons toujours l’abandon du projet de champ éolien offshore. Ce dernier menace une zone de pêche reconnue comme la plus riche en Manche Est », a indiqué Olivier Becquet affirmant vouloir « faire pression sur le futur ministre de l’écologie à propos de ce dossier prioritaire ». « Avant même l’installation des éoliennes, l’arrivée de la barge de forage en juillet a déjà produit des conséquences négatives sur l’activité des pêcheurs. Depuis, leur chiffre d’affaires a baissé de 50 %. Dans la zone, on ne trouve plus de seiches ou encore de rouget barbet », a en outre rapporté Olivier Becquet regrettant que le gouvernement n’ait pas abandonné le projet « à l’occasion de l’avis négatif rendu par le parc naturel marin ».

En octobre 2017, le conseil de gestion du parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale avait rendu un avis négatif poussant Engie à présenter un projet modifié pour réduire l’impact sur l’environnement. En février 2018, l’agence française pour la biodiversité (AFB) avait quant à elle rendu un avis favorable avec réserve entraînant la démission des élus du parc naturel marin. Avec une puissance totale de 496 MW, le parc devrait produire en moyenne 2 000 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 850 000 personnes, soit environ les deux tiers de la population de Seine-Maritime, indique l’entreprise sur son site internet.