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Loi agriculture

Au Space, Stéphane Travert peine à rassurer les éleveurs


AFP le 11/09/2018 à 17:54

Le ministre de l'agriculture Stéphane Travert est venu mardi à Rennes pour « rassurer » les éleveurs réunis au salon international de l'élevage (Space), sans parvenir à lever les points de crispation exprimés par les professionnels des filières autour de la future Loi agriculture et alimentation.

« Je veux venir sur le terrain pour rassurer les éleveurs, les producteurs, leur dire que nous mettons des outils à leur disposition pour que demain, ce soit mieux pour eux », a déclaré Stéphane Travert aux journalistes.

Arrivé pour le coup d’envoi de la 32e édition du Space, le ministre, venu pour la deuxième fois au salon, a expliqué vouloir « donner ce message de confiance » aux différentes filières, bovine, porcine et volaille. Vivement interpellé par un jeune éleveur de bovins, Stéphane Travert lui a demandé de laisser « le temps parlementaire » à la loi dont l’examen en seconde lecture démarre mercredi à l’Assemblée nationale.

« On demande d’arrêter de mettre des rustines ou des primes. Ce qu’on demande c’est des prix », a souligné cet éleveur d’Ille-et-Vilaine, Jimmy Guérin, 26 ans, membre des Jeunes Agriculteurs (JA) interrogé par l’AFP.

Dans son discours, Stéphane Travert a réitéré son appel aux éleveurs à « se regrouper en organisations de producteurs et en associations d’organisations de producteurs pour être plus forts ». Le ministre a aussi confirmé la volonté du gouvernement « de défendre un budget ambitieux pour la Pac », la Politique agricole commune. « L’Allemagne nous a rejoint, aujourd’hui nous sommes 22 à défendre un budget digne de ce nom », a assuré le ministre. « Parce que l’agriculture, elle a connu des crises très très fortes. Elle en connaît, elle a des fragilités et je sais qu’aujourd’hui les gens sont assez fébriles parce qu’ils attendent beaucoup de cette loi », a ajouté le ministre qui a arpenté tambour battant les allées de la vitrine de l’élevage français.

Michel Bloc’h, président d’une fédération de groupement de producteurs de viande, a exprimé au ministre l’impatience de la filière porcine d’aboutir à une AOP pour contrer la concurrence étrangère.

Sur le stand de la FNSEA, le ministre a aussi écouté les doléances des éleveurs bretons qui, avec la loi, craignent une nouvelle montée en gamme de leurs produits qui impacterait les coûts. Le ministre « nous a répondu qu’il était là pour que cela fonctionne. On lui a dit qu’on ne le laisserait pas tranquille », a prévenu M. Lucas.