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Matières premières agricoles 

Café, sucre et cacao broient du noir


AFP le 21/09/2018 à 17:35

Le café, le cacao et le sucre ont tous souffert sur la semaine, alors que des récoltes abondantes sont attendues et que la faiblesse des monnaies de pays producteurs incite les agriculteurs à la vente.

Le robusta a légèrement fléchi, mais la livre d’arabica a touché 92 cents mardi à New York, son plus bas niveau depuis plus de douze ans et demi.

La production de café au Brésil, premier producteur et exportateur mondial d’arabica, devrait atteindre cette année un niveau historique, en hausse de 33,2 % par rapport à 2017, a indiqué jeudi la Compagnie nationale d’approvisionnement (Conab).

« Maintenant, les marchés vont s’attendre à une récolte encore plus abondante, car la Conab est en général très conservatrice », a commenté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Par exemple, « les données de Conab pour la récolte 2017 étaient plus basses de 10 à 14 % que celles d’analystes privés », ont détaillé les analystes de I&M Smith. « A cela s’ajoute la faiblesse du réal brésilien, qui affecte également le sucre », ont conclu les analystes de Commerzbank.

Le réal brésilien, pénalisé par la crise politique que traverse le pays comme par les tensions commerciales et la vigueur du dollar, évolue proche de ses plus bas historiques face au billet vert. Dans ce contexte, les agriculteurs brésiliens préfèrent vendre leurs récoltes sur le marché international pour effectuer des gains plus importants en réal malgré la faiblesse des cours du café en livre sterling ou en dollar. 

La tonne de cacao a touché jeudi à Londres 1.556 livres sterling, un plus bas depuis six mois et demi. « La perspective d’une production élevée dans l’année à venir est assez forte pour que les prix restent faibles », a commenté Jack Scoville, qui note cependant que « des cas de pourriture brune ont été déclarés au Nigeria » et que « les producteurs ivoiriens disent que les récentes pluies et l’air humide pourraient profiter à la maladie ». La pourriture brune du cacao est une des maladies les plus dévastatrices pour les cacaoyers, et si elle s’abattait sur la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, l’offre pourrait en souffrir.

Par ailleurs, « la production du Brésil a tellement reculé que le pays devrait importer 60 000 tonnes de cacao ivoirien », ont noté les analystes de INTL FCStone.

Les cours du sucre ont effacé une partie de leur rebond engagé depuis le début du mois. « La hausse du sucre a été coupée dans son élan par la crainte que l’Inde n’augmente ses exportations », ont expliqué les analystes de RaboBank. « Avec une production estimée entre 34 et 36 millions de tonnes et une roupie faible, l’Inde peut potentiellement inonder le marché mondial », ont prévenu les analystes de Commerzbank. Les courtiers guettent donc les informations de presse sur les quotas d’exportations indiens, qui devraient évoluer dans les semaines à venir.

En Europe, en revanche, les betteraviers prévoient une production en nette baisse en 2018/2019, en raison de conditions climatiques difficiles cet été. « La première estimation de la CIBE (Confédération internationale des betteraviers européens) pour 2018/19 porte sur une diminution de la production de l’UE d’environ 2,4 millions de tonnes (Mt) », indique le syndicat dans un communiqué.

Selon une porte-parole de la confédération contactée par l’AFP, la production s’élèverait ainsi à 19,4 Mt. « Il s’agit tout de même d’un niveau plus élevé que la moyenne sur cinq ans », ont souligné les analystes de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1.499 dollars vendredi à 8 h 50 GMT, contre 1.493 dollars le vendredi précédent à 10 h 20 GMT. Sur l’Ice Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 99,60 cents, contre 100,45 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 330,90 dollars, contre 342,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 11,63 cents, contre 12,14 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.567 livres sterling, contre 1.626 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.201 dollars, contre 2.307 dollars sept jours plus tôt.