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Chicago hebdo

En pleines moissons, maïs et soja oscillent beaucoup


AFP le 22/09/2018 à 19:12
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Les cours du maïs, du blé et du soja ont considérablement fluctué à Chicago au cours des dernières séances au gré de l'avancée des moissons, des négociations commerciales ou des ventes solides à l'étranger, mais ont finalement terminé la semaine en hausse.

« Les stocks mondiaux de maïs sont à leur plus bas niveaux depuis 2008 », rappelle Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. « Les investisseurs hésitent toutefois à parier franchement sur une progression des cours dans la mesure où les rendements sont attendus à un niveau record (aux États-Unis), où l’administration Trump a décidé de taxer 200 milliards de dollars supplémentaires d’importations chinoises et où les moissons ne font que commencer », ajoute-t-il. Aussi les prix du maïs sont beaucoup descendus en début de semaine. Ils ont repris de la vigueur après avoir profité d’un rebond technique et de commandes plus importantes que prévu de la part d’acheteurs étrangers. Tant que les agriculteurs continuent à remplir leurs silos et que le conflit commercial avec la Chine n’est pas résolu, le potentiel de hausse reste cependant limité à court terme sur le marché du maïs, estime Dewey Strickler.

Pour les mêmes raisons, « il est difficile d’envisager que les cours du soja puissent faire autrement que descendre », note le spécialiste. Les cours de l’oléagineux sont d’ailleurs tombés mardi à leur plus bas niveau depuis 2008. « Mais les courtiers savent qu’il faut rester prudent » et nombre d’entre eux ont acheté des positions pour se protéger en cas de hausse marquée, participant ainsi à un léger rebond des cours, ajoute-t-il. L’arrivée imminentes de pluies dans le centre des États-Unis, qui pourraient ralentir un peu la cadence des moissons, a aussi aidé les prix à remonter, tout comme des chiffres meilleurs que prévu sur les ventes à l’étranger.

Depuis la mise en œuvre en juillet par Pékin de taxes supplémentaires sur l’importation de soja produit aux États-Unis, en représailles à des sanctions commerciales imposées par Washington, les cartes ont été redistribuées sur le marché mondial de l’oléagineux. Si les agriculteurs américains ne peuvent plus écouler aussi facilement leur production en Chine, qui leur achetait habituellement un tiers de leur récolte, ils ont trouvé d’autres débouchés. « Les courtiers parlent beaucoup de l’achat par l’Argentine de plusieurs cargos de soja américain », indique Jason Britt de Central State Commodities.

Parallèlement, comme promis à Donald Trump par le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker fin juillet, l’Union européenne a nettement augmenté ses achats de soja produit aux États-Unis. Les prix américains, lestés par une récolte abondante, sont devenus d’autant plus compétitifs sur le marché mondial que les prix du Brésil, son principal concurrent, ont beaucoup augmenté en raison d’un regain de demande en provenance de Chine.

Les cours du blé de leur côté, après avoir beaucoup baissé depuis début août, ont un peu rebondi cette semaine à cause notamment des effets de la sécheresse en Europe, en Russie et en Australie. « On s’attend à ce que la récolte australienne soit à son plus bas niveau en dix ans », souligne Dewey Strickler. Reste que même si la production russe a été affectée cet été des températures élevées, « la Russie continue à se tailler la part du lion sur le marché mondial », ajoute le spécialiste.

Les cours du maïs, du blé comme du soja ont enfin profité cette semaine de la relative faiblesse du dollar, qui tend à rendre moins chères les commandes de produits américains pour les acheteurs munis d’autres devises. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,5725 dollars contre 3,5175 dollars vendredi dernier (+ 1,6 %). Le boisseau de blé pour décembre a fini à 5,2175 dollars contre 5,1150 dollars il y a une semaine à la clôture (+ 2,0 %). Le boisseau de soja pour novembre, également le contrat le plus échangé, a terminé à 8,4725 dollars contre 8,3050 dollars une semaine auparavant (+ 2,0 %).