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Agroalimentaire

Bonduelle dévoile des résultats record et promet une « révolution végétale »


AFP le 01/10/2018 à 17:10

Le groupe familial français Bonduelle, numéro un mondial du légume prêt-à-manger, a engrangé des résultats record en 2017-18 qui ont rassuré les marchés, et annoncé son repositionnement sur une « révolution végétale » de long terme.

Dans une année « charnière » en termes de gouvernance avec la nomination d’un nouveau directeur général, Guillaume Debrosse, aux côtés du président Christophe Bonduelle, le groupe a enregistré un bénéfice net de 72,3 millions d’euros sur l’exercice clos fin juin, contre 59,8 millions d’euros l’année précédente. Le chiffre d’affaires est en progression de 21,4 %, à 2,77 milliards d’euros, à son plus haut historique, contre 2,28 milliards un an auparavant.

L’envolée de l’activité repose essentiellement sur « la consolidation en année pleine de l’activité de la société américaine Ready Pac Foods » rebaptisée Bonduelle Fresh America, a expliqué C. Bonduelle lundi. La nouvelle entité va être dirigée par Mary Thompson, débauchée du géant américain Cargill, également une entreprise familiale « habituée à la stratégie à long terme », a dit C. Bonduelle. Désormais, le groupe partage son chiffre d’affaires entre l’Amérique du Nord (47 %, dont 37 % aux Etats-Unis) et l’Europe (45 %).

À l’international, deux autres développements notables : l’acquisition début juillet de l’activité de fruits et légumes transformés de Del Monte au Canada, et un partenariat au Brésil avec Unilever, pour la sous-traitance de la marque Knorr. Le groupe attend « une nouvelle progression » de sa rentabilité pour 2018-19.

Cette année, le bénéfice d’exploitation a progressé de 14,2 % à son plus haut historique : 123,6 millions d’euros contre 108,3 millions d’euros en 2016-2017.

Effet sécheresse à prévoir

Ces résultats ont plu aux investisseurs, le titre gagnant plus de 6 % en tout début d’après-midi, à 28,80 euros, alors que le marché ne progressait que de 0,29 %. C. Bonduelle a présenté le nouveau « manifesto » du groupe qui s’engage dans une « révolution végétale » de long terme, illustrée par le slogan – en français – « la nature, notre futur ». « Nous travaillons avec nos partenaires sur tous les fronts, depuis 165 ans, au développement d’une production végétale moderne et respectueuse de l’eau, de l’air, des sols, et des sous-sols. Nous défendons donc résolument une agro-industrie efficiente, écologique, intelligente et solidaire, tournée vers une alimentation saine, sûre, durable et accessible » a dit Christophe Bonduelle.

S’adressant aux investisseurs, il a ajouté que le groupe était une « entreprise qui vise la croissance, mais s’inscrit dans le long terme » : « J’ai dit dès le premier jour aux boursiers, que s’ils voulaient faire des aller-retour à deux mois, ce n’est pas la peine de venir » a-t-il déclaré. Le titre Bonduelle a souffert depuis le début de l’année après un avertissement lancé en mars sur les résultats. Il a aussi prévenu que la sécheresse exceptionnelle qui a touché l’hémisphère nord cet été aurait un impact de 7 à 8 millions d’euros sur son résultat 2018-19. Le chiffre d’affaires total devrait progresser de 2,5 % et la rentabilité opérationnelle – hors météo – de 11 %.

En matière d’innovations, Bonduelle surfe sur la vague végétarienne en déclinant des nouveautés tous azimuts : purées surgelées enrichies pour les seniors, conserves de légumes oubliés en Allemagne, pâtes sans gluten uniquement composées de légumineuses, conserves bio, légumes grillés, tartinables, jus et soupes, bols et « shots végétaux ».

Interrogé sur la loi Alimentation qui va être votée en France cette semaine, C. Bonduelle a estimé qu’elle ne changerait « rien » pour le groupe, considéré « comme un modèle en matière de contractualisation avec les agriculteurs ». En aval, le relèvement du seuil de revente à perte (SRP), prévu par le texte, « nous impactera », a-t-il averti, laissant craindre une hausse des prix pour les consommateurs ou un recul des ventes en France.