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Lait de foin

Didier Le Hec, éleveur : « un lait payé 50 % plus cher que le conventionnel »


TNC le 11/10/2018 à 10:10
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Issu d'Autriche, le lait de foin arrive en France. En ramenant cette filière dans l'hexagone, les éleveurs laitiers herbagers espèrent décrocher des contrats avec les laiteries et par conséquent une meilleure rémunération de leur production. « Ce n'est pas une opération commerciale, c'est une véritable filière avec un lait issu d'une alimentation composée à 75 % d'herbe et de foin », insiste Didier Le Hec, éleveur et président de l'association.

Le lait de foin arrive en France. L’objectif de cette filière : proposer au consommateur un lait issu de vaches nourries à 75 % d’herbe pâturée ou de foin, sans aliments fermentés ni OGM contre une meilleure rémunération des producteurs. Didier Le Hec, éleveur laitier du Morbihan et président de l’association Lait de foin témoigne.

Web-agri : On connaissait déjà le lait de pâturage, quelle est la différence ? Didier Le Hec : On ne parle pas du tout de la même chose. Les éleveurs impliqués dans la filière lait de foin possèdent déjà un système laitier est basé sur l’herbe et le foin. C’est au cours d’un voyage en Autriche qu’on a découvert cette filière avec un cahier des charges qui impose une alimentation composée à 75 % minimum d’herbe et de foin.

WA : L’objectif est d’amener de la plus-value dans les exploitations laitières ?

DLH : C’est une vraie filière, pas une opération commerciale avec peu d’herbe dans l’alimentation ! Aujourd’hui, les producteurs autrichiens sont à l’origine de l’obtention d’un signe de qualité qui a été validé en Europe en mars 2016. La STG* existe et est reconnue. D’ailleurs, ce lait représente 15 % de la production nationale en Autriche. En tant qu’éleveurs français, nous avons alors estimé qu’il s’agissait d’une véritable reconnaissance de notre travail. C’est une fierté de mettre un label sur notre production spécifique.

Le lait de foin bio est payé 50 % plus cher que le conventionnel

WA : Combien d’éleveurs pourraient bénéficier de ce label ?

DLH : Nous sommes actuellement 200 producteurs du Grand Ouest à faire du séchage en grange et à être réunis sous l’association Segrafo mais il s’agit bien d’un signe de qualité national et donc ouvert à tous les éleveurs français. D’ici la fin d’année, on pense être entre 20 et 30 producteurs dans la région à pouvoir certifier nos fermes.

WA : Allez-vous essayer d’obtenir des contrats avec des laiteries ?

DLH : Notre premier objectif était de mettre un signe de qualité sur notre production. Tous les producteurs fournissent déjà une laiterie mais oui, ils aimeraient avoir un contrat et un prix en face. Là dessus, les autrichiens nous ont expliqué que quelques premiers transformateurs s’y étaient intéressés et que les autres avaient suivis ensuite donc on va se caler sur le même schéma. WA : Justement, peut-on espérer une meilleure valorisation au niveau du prix du lait ?

DLH : On ne peut pas décider d’un prix nous-même pour ce lait de foin. Il se fera en fonction des débouchés et de la valorisation qu’on peut en faire. En Autriche, le lait de foin bio est payé 50 % plus cher que le conventionnel.