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Aides Pac

Les régions veulent garder la main sur une part de la Pac


AFP le 16/10/2018 à 17:55

Le président LR de PACA Renaud Muselier a annoncé mardi à l'AFP vouloir rencontrer le nouveau ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, pour le convaincre de préserver la place des régions dans la politique agricole commune (Pac) européenne.

Renaud Muselier, qui est également député européen et responsable Europe pour Régions de France, va interpeller sur le même sujet le Premier ministre Edouard Philippe, qu’il doit rencontrer vendredi.

L’élu craint « un assèchement et une recentralisation du deuxième pilier de la Pac », dans lequel les régions interviennent pour aider les agriculteurs. Les régions « pourraient ainsi perdre, et les agriculteurs avec elles, le bénéfice d’un investissement politique et technique majeur ».

« Nous allons demander un rendez-vous à Didier Guillaume qui connaît parfaitement le sujet, pour voir la position du gouvernement français. En l’état, on ne peut pas accepter cette recentralisation », « un retour en arrière très dangereux pour les agriculteurs », a-t-il expliqué à l’AFP.

Renaud Muselier, soutenu par les présidents des Chambres d’agriculture et les représentants des syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs et Confédération paysanne), estime que la « survie » du fonds européen pour le développement rural (FEADER) en dépend.

« Concrètement », en région PACA, 20 millions d’euros d’investissements pour le monde agricole seraient menacés, estime-t-il : « prêts d’honneur pour l’installation des jeunes agriculteurs, modernisation des exploitations et des industries agroalimentaires, financement sur les équipements pastoraux et lutte contre les loups, adaptation au changement climatique… »

Les négociations pour la future politique agricole commune, réformée, qui doit entrer en application en 2021, sont l’un des dossiers chauds auxquels doit s’atteler le nouveau ministre Didier Guillaume.

Elles vont coïncider avec le débat sur un nouveau cadre pluriannuel financier (2021-2027), pour lequel la Commission européenne a proposé une baisse de 5 % du budget, justifiée par la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Cette perspective préoccupe la France, l’un des grands bénéficiaires avec l’Espagne de la Pac, qui a pris la tête d’un groupe de 20 ministres européens opposés au projet.