Accéder au contenu principal
Produits phytosanitaires

Aux scientifiques de prouver un impact sur la santé


AFP le 19/10/2018 à 11:45

Le nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a estimé vendredi que les scientifiques devaient faire la preuve que l'usage de produits phytosanitaires avait des conséquences sur la santé, notamment des nouveaux-nés, tout en assurant que la France verrait la fin du glyphosate lors du quinquennat.

« C’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des produits phytosanitaires ou pas», a assuré le ministre lors d’un entretien à l’antenne de la radio RTL. « Il y a peut-être des soupçons, mais il n’y a aucune preuve scientifique », et notamment « sur la question des bébés sans bras il faut que la science fasse son travail », a-t-il ajouté. « Je suis là pour appliquer le programme du président, dans ce quinquennat nous connaîtrons la fin du glyphosate », a indiqué Didier Guillaume.

Alors que le journal Le Parisien indique vendredi qu’Emmanuelle Amar, la chercheuse qui a sonné l’alarme dans l’affaire des bébés nés sans bras dans l’Ain, « fait l’objet d’une procédure de licenciement » pour des raisons économiques, le ministre a déclaré ne pas savoir « pourquoi il pourrait y avoir ce licenciement. Il s’agit de ne rien étouffer ». « Je ne sais pas de quoi il retourne pour cette association, mais le monde comme la France ont besoin de lanceurs d’alertes », a-t-il ajouté. Le Remera, un des registres chargé de repérer les malformations congénitales, et dont Emmanuelle Amar est directrice générale, a vu deux de ses principaux financiers, la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Inserm, stopper leurs financements.

Des cas de bébés nés sans mains, bras ou avant-bras dans trois endroits de France ont alerté les autorités sanitaires ces dernières années mais aucune cause, y compris environnementale, n’a pu être mise en évidence par leurs enquêtes. Dans les cas détectés par le Remera dans l’Ain, « l’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale, et Santé publique France n’a pas identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations », a indiqué l’agence sanitaire dans un rapport publié début octobre.